Lib'Mag live


Libmag 53

Lisette en silence

- Et alors, Chère Lisette, que devenez-vous ? Cela fait une éternité que je ne vous ai point vu sur le marché de Libourne à papoter avec  les commerçants ! Serait-ce le mauvais temps qui, comme la plupart de nos amis forains, vous empêche de mettre le nez dehors ou un petit rhume, un état fébril du a quelque virus de fin de saison ?  Vous n’étiez tout de même pas en quarantaine, clouée au lit pour cause de mauvaise grippe?

- Tout va bien Monsieur le Journalis’, je n’ai jamais été aussi en forme si c’est ce que vous voulez savoir et il ne tient qu’à ma bonne éducation de vous adresser la parole pour vous rendre votre salut dont je n’ai que faire si ce n’est pour vous voir passer votre chemin en espérant qu’il ne croise plus le mien. Car, c’est à cause de vous si je ne trainaille plus sur le marché ces temps-ci. Si j’évite de me baguenauder dans ma rue Gambiche et sous les arcades, que je reste cloîtrée chez moi de peur de vous rencontrer vous et votre satanée plume trempée dans le vitriol !

- Mais Madame Lisette, pourquoi me dire de telles méchancetés. Qu’ai-je fait pour mériter votre courroux, de quel crime m’accusez-vous ?

- Tout simplement espèce de «paparazzi du stylo-plume», je vous accuse de déloyauté. Je vous soupçonne de retranscrire mes propos et de les bidouiller à votre façon et de me faire dire ce qui vous arrange. Je vous soupçonne de me manipuler comme ces politiques que l’on voit à la télé et dans les médias. Mais, vous pouvez courir, Monsieur le Journalis’ maintenant et jusqu’aux élections, je m’impose le devoir de réserve et je serai muette comme une carpe. Je ne voudrais pas que vous puissiez interpréter le moindre de mes propos qui, de toutes manières ne feront jamais l’unanimité et risqueraient de vexer certains. Donc motus Bouche cousu, je serai muette comme une tombe et mes non-visites sur le marché ne seront que très matinales, à l’heure où les distributeurs de tracts sont encore endormis, épuisé par une nuit agitée à coller les affiches électorales. Donc, pas de serrage de mains, de promesses de tous bords, de « et-que-j’t-bise, et que-ch’t’sert-la paluche». Donc pas de commentaire. Je reste comme nos voisins les suisses; neutres dans cette bataille pour le trône municipal et vous pouvez aller interviewer d’autres pigeons Monsieur le Journalis’. Le silence est d’OR.