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Hommage à Michèle Casenove (1941-2013)

Maman, Margot ou encore Michèle,  est née à Libourne le 24 avril 1941, d'une famille libournaise ancrée sur la terre girondine depuis plusieurs générations.
Michèle CASENOVE née MAURY, fille aînée d'une fratrie de 7 enfants s'est, très vite, occupée de ses frères et sœurs. Tout en étant assidue et brillante à l'école, car à cette époque là, il était de bon aloi, dans la famille de Georges MAURY, son père, d'être la première de la classe, pour éviter au mieux...la gifle, ou au pire...la trique. Mais n'étant pas gourmande de ce genre de récompense, elle excelle tellement dans sa scolarité, qu'après obtention d'un certificat d'études avec les félicitations du corps professoral, l’on demande à ses parents de l'inscrire au lycée pour faire des études qui seront, sans nul doute, à la hauteur de ses capacités.
Mais après avoir accepté, elle se résout pourtant à aller travailler, car dans le début des années 50, la vie des français est difficile pour les familles nombreuses. Le père a quitté le domicile conjugal en laissant femme et enfants en bas âge, seuls et sans argent. Mais qu'importe! Priorité à la famille, et voilà Michèle, le courage plein la tête, partie à l'usine ramener un salaire pour aider sa mère, Jacqueline MAURY née JEAN, à subvenir aux dépenses de bouche et d'éducation... Car l'éducation est une priorité chez Michèle, un héritage laissé de ses parents : "On peut vivre avec peu d'argent mais rester propre, poli et bien élevé pour pouvoir être aussi fier que ses voisins" lorsqu’on se croise sur le marché, ou quand on va au bal accompagné de sa maman, qui surveille d'un oeil les premiers émois de ses jeunes filles en herbe, qui, entre une danse et un «Pschitt» orange bien mérité, sourient aux gamins qui passent. Sa prestance, sa "gueule d'amour" et sa gentillesse naturelle lui font rencontrer l'homme qui deviendra son mari, Christian Casenove, qui lui donnera 6 enfants.  Commence très rapidement sa vie de maman. La naissance de son premier fils : Thierry en 1961 puis ses autres enfants, Eric en 1962, Laurence en 1964, Christophe en 1967, Daniel en 1969 et le petit dernier, Hervé en 1979 lui laissent peu de répit.
Devenue veuve très tôt, en 1980, Hervé n'a pas 1 an, elle est contrainte de trouver un travail pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle est tout d'abord vendeuse au marché couvert, qui lui garantit un salaire minimum pour nourrir et élever au mieux ses enfants. Puis après une recherche d 'emploi difficile, elle trouve un travail à la halte garderie de Libourne où elle restera jusqu'à sa retraite à s'occuper... d'enfants évidemment ! Après la mort de son fils ainé, Thierry d'une maladie fulgurante à 33 ans, elle souhaite que le reste de ses enfants connaissent une vie autre que celle qu’elle a subie, et qu’elle soit à la hauteur de la prétention d'une mère pour le devenir de ses enfants. Elle donne toutes les chances de réussite à ces 3 derniers; Christophe deviendra un commerçant libournais, Daniel sera directeur général des  Bains Douches à Paris et Hervé aura sa propre agence de communication à Libourne. Sa fille Laurence, sera une employée municipale, fonctionnaire comme elle, au service de ses concitoyens libournais. Elle pense avoir réussi et porté ses enfants à la réussite sociale, après de longues années de privation personnelle. Lorsque son dernier fils Hervé achète une maison où elle emménage avec lui : son rêve est réalisé, elle a une maison avec un jardin et va pouvoir faire pousser ses légumes et ses fleurs, tout en restant attentive en permanence aux problèmes que pourraient rencontrer ses enfants. Mais après une courte durée de bonheur, la maladie frappe à sa porte. Elle apprend que son fils Eric est attteint d un cancer incurable et une semaine après, les médecins lui font savoir qu'elle aussi est malade. Elle a peur, elle se bat pour être là, mais la maladie est plus forte. Après le décès d’Eric le 14 décembre dernier, elle n'assume plus ce qui a été son «nerf de la guerre» : être positive!!!
Malgré les souffrances, la maladie est là ! insidieuse. Elle a du courage, elle va se battre. Son traitement thérapeutique n’aura pas suffit. Elle part rejoindre ses parents et ses deux fils aînés le 29 janvier 2013. Ses enfants sont tristes mais restent fièrs de leur mère aimante, qui n’a vécu que pour eux et qui a prouvé que l'on peut rester simple, sans ambition personnelle, mais tout donner pour avoir la foi, la foi de se surpasser pour réussir et être meilleure.
Laurence, Christophe, Daniel et Hervé Casenove

Discrète et toujours souriante, Michèle nous a quitté. Pour nous, à Lib'Mag, elle n'était pas que la Maman d'Hervé, notre collègue, mais elle était un peu notre mascotte. C'était celle qui nous portait bonheur, qui nous offrait toujours son petit café, la petite friandise et son sourire qui nous mettait du baume au coeur. Michèle tu nous manques et toute l'équipe te rend hommage. Avec ta famille et tes enfants, nous partageons cette peine et le vide que tu laisses derrière toi car une Maman est irremplaçable.
La Rédaction