Lib'Mag live


LIB MAG 94

Et moi, et moi... émoi !

- Bonjour, Chère Lisette, comment allez-vous ? Je vous trouve toute pensive, auriez-vous des soucis ?
- Oh ! Que non, Môssieur le Journalis’. C’est tout de même gentil de vous inquiéter de mon moral et de ma bonne santé.  Mais j’ai, comment vous dire ?...J’ai eu une prise de conscience qui, je l’avoue, me bouleverse et me taraude  un peu le ciboulot depuis quelques jours.
- Vous m’inquiétez Chère Amie. Quel est donc cette chose que vous perturbe tant ?
- N’exagérons rien Môssieur le Gratte-copie, mais ça fait tout de même du bien de faire une petite excursion dans notre passé pour se remémorer des épisodes de la vie locale et de l’histoire à taille humaine. Souvent nous aimerions les avoir oubliés ces épisodes pas très reluisants ou les ignorer tout simplement.  Ne pas savoir qu’ils aient pu exister là et que ce n’est ni à la télé, ni au cinéma mais bel et bien dans notre gentille bastide libournaise. On n’est pas, comme le disent certains, dans le monde des Bisounours !

- Expliquez-moi cela. Qu’a-t-il pu se passer de si dramatique dans notre cité qui puisse vous causer tant d’émoi!

- Et moi et moi et moi !…Comme le dit si bien le Jacques Dutronc. Figurez-vous que, l’autre jour, ma voisine la Martine vient toquer à ma porte avec à la main la carte de Libourne tout en me disant que malgré ses recherches sur les Mappy, les Pages Jaunes, blanches et tous les Google que pouvaient contenir son Amstrad, elle n’arrivait pas à localiser le 21, rue de la Boétie à Libourne, cette petite Gourde ! C’est vrai qu’elle est gentille et de bon service, mais comme dirait l’autre, elle n’a pas inventé le fil à couper le beurre et n’a pas toujours la lumière à tous les étages…

- Elle voulait parler certainement de l’exposition « 21, rue de la Boétie » qui se situe à la chapelle du Carmel à Libourne. Je comprends mieux votre bouleversement pour l’avoir moi-même visité. J’avoue avoir ressenti la même émotion que celle que vous évoquez. Quelle belle initiative de réunir, dans une si petite chapelle, tant de grandeurs. 

Un hommage sur la vie du grand collectionneur Paul Rosenberg et de la spoliation de ses œuvres par les nazis durant la seconde guerre mondiale et tout ceci en lien direct avec Libourne. Il faut absolument découvrir cette exposition car l’on ne peut pas expliquer toute l’émotion perçue et les émotions qu’il s’en dégage aussi bien par les œuvres exposées que dans l’espace confiné, réservé à la diffusion d’un film explicatif  pour mieux comprendre le contexte de l’époque. Une intelligente alchimie avec l’art, l’histoire et l’humanité…

- T’as tout compris Bouffi ! Alors, après lui avoir donné à la Martine le minimum d’explications nécessaires à la bonne compréhension de la chose, nous voilà parties, bras dessous bras dessus en direction de notre expo « 21, rue de la Boétie » au 45, allées Robert Boulin. Je vous le confirme et pour une fois suis d’accord avec vous, Môssieur le Journalis’ car vous savez ce n’est pas toujours le cas…C’est bouleversant. La visite devrait être obligatoire pour tous, que ce soit les anciens pour ne pas oublier et les nouvelles générations pour savoir que l’histoire la plus sombre et morbide peut être à notre porte et être la triste réalité pour ne plus dire….et moi, et moi et moi !