Lib'Mag live


LibMag 80

Le baromètre de Lisette

- Alors, Madame Lisette, qu’en pensez-vous de…..

- Oh là, vous le Journalis’, je vous la coupe de suite car je vous vois venir avec vos questions sottes et grenues, vos sous-entendus et votre manière de tirer les vers du nez aux honnêtes gens pour interpréter à votre sauce ce qu’ils ne voulaient pas dire. Vous êtes de sacrés malins vous, les Journaleux, que ce soit ceux du Canard Déchainé, de Médiapart ou vous-mêmes les locaux, ce qui vous excite c’est de la remuer, de bien la malaxer pour mieux l’étaler. Vous qui êtes si fort pour semer la tempête afin de récolter des lecteurs,  pour créer des « polémiques à Victor »,  comme dirait ma voisine la Martine et vendre du papelard et faire monter le mercure…

- Justement, à propos de Mercure…

- STOP, vous dis-je ! Je vous vois arriver de loin avec vos gros sabots et votre mine de Sainte Nitouche. j’ai pas envie de rentrer dans le débat et de me faire remonter les bretelles comme certains qui ont eu l’outrecuidance d’émettre quelques doutes du bout des lèvres en posant ne serait-ce qu’une petite question sur l’avenir de l’hôtellerie libournaise. Moi, je n’ai pas d’avis. Je ne suis ni Madame Irma ni Monsieur Soleil et je ne lis pas dans la « mare des cafés ». Que vous, vous y pataugez à pieds joints et avec délectation dans la mare aux canards ! Je ne sais pas si demain, des bus entiers bondés de chinois qui viendront mitrailler à coup de Nikon et Canon les vestiges du patrimoine libournais et qui décideront de passer quelques nuitées dans notre belle bastide rempliront les hôtels libournais. Qu’ils feront  le tour du Grand Duc (Decazes), qu’ils viendront en pèlerinage devant notre Oscar (pas celui qu’Isabelle Huppert aurait mérité aux States mais le notre d’Oscar ; celui de Géreaux). Oscar de Géreaux, un des rares militaires à avoir été statufié pour la perte d’une bataille ! Vous me direz que c’était celle de Sidi Brahim et que, dans un pays du vin comme le notre, nous ne pouvions qu’honorer nos confrères viticulteurs d’outre-méditerranée. Même qu’en bons libournais lorsqu’à la terrasse de chez Lionel du Tourny nous sirotons avec des amis un petit rosé bien frais, c’est toujours à la santé d’Oscar que nous levons nos verres. A propos de verres, cette histoire est celle du verre à moitié vide ou à moitié plein ; chacun l’interprète à sa manière et c’est bien l’avenir qui le dira si Libourne manque d’hôtels ou pas. En attendant, j’ai mon Ami Joluc qui, de ses crayons de couleurs en a tiré un petit crobar, histoire d’en sourire un peu.