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LibMag 77

Le café de la Marne

Il est vrai que cette vitrine paraît presque trop petite! 

Forcément, avec toutes les enseignes qu’il fallait y apposer le moindre centimètre carré devenait une denrée rare. Entre le logo du «PMU» avec ses canassons sur fond vert, celui de la «Française des Jeux» au drapeau  tricolore, les quatre boules autocollantes du Loto, les vitrophanies des Bingo, Morpions et Amigo, il fallait trouver un emplacement pour la banderole marquée en noir sur fond jaune : «changement de propriétaire». Il fallait également trouver une place pour la carotte lumineuse  du «TABAC-JOURNAUX», pouvoir inscrire quelque part «brasserie», placer l’ardoise du menu du jour tout en conservant cette gentille boite-aux-lettres jaune, propriété de la Poste qui collecte les lettres des habitants du quartier, des mamies et papis qui en profiteront pour venir y siroter  un petit café ou petit Porto. Et puis, en toute logique, il fallait pouvoir marquer le nom de l’établissement : «LE CAFE DE LA MARNE». Ouf ! C’est fait et tout le quartier est heureux de voir revivre cette enseigne.

Ce couple, Marie et Ghislain est bien connu des libournais. Après avoir créé de toutes pièces, avec Robert Leray (le papa de Marie), le Fournil du Vignoble et son exceptionnel four à bois , après avoir cuit dans la tradition le meilleur pain d’artisan boulanger-pâtissier, après plus de seize années d’exploitation, sept jours sur sept et depuis cinq heures du matin jusqu’à vingt et une heures du soir, ils s’offrirent quelques mois de farniente… Re-ouf !

Mais, ces amoureux de Libourne ne pouvaient pas rater une proposition commerciale; celle de reprendre une affaire de quartier fermée depuis peu. Une belle affaire d’un des plus dynamiques quartiers de la cité; celui des hôpitaux Robert Boulin et Sabatié. Aidés par la charmante Maëva, la fille du couple, Marie et Ghislain relèvent donc le  défi, celui de relancer cet authentique bistrot du quartier de la Marne et d’y cuisiner les bons produits frais et de saison, les plats d’hiver en sauce et les suggestions du Chef suivant les produits du marché. Du marché de Libourne, bien entendu. L’outil est splendide et la petite façade ne présageant en rien des confortables espaces et volumes de l’intérieur, la surprise est totale. Qui pourrait imaginer qu’après le guichet buraliste de l’entrée et son comptoir, une vaste terrasse de plein air nous accueille  avec son énorme cocotier presque tombé du ciel (une grue de chez Melous l’y en ayant aidé!). Qui pourrait deviner ce bout de nature, caché au cœur de la ville, cette pagode intimiste et coquette ? Qui pourrait imaginer cette salle de restaurant cosy et confortable, au charme fou ? 

Il ne vous reste plus qu’à découvrir ce lieu et, si vous venez de notre part, je suis certain qu’un petit verre ou un café vous sera offert par Marie, Maëva, Ghislain ou Cécile. Félicitations les Amis.

Jean-Luc P.