Lib'Mag live


LibMag 74

Lisette a des doutes

- Bien le bonjour, Madame Lisette…

- Vous m’avez bien l’air pressé, pour me jeter ce bonjour à la « cantonnière » !...

- Vous voulez peut-être dire à la cantonade, Chère Amie ? En effet, je suis surbooké en ce moment, avec tous ces événements, ces travaux, ces manifestations et ces projets à traiter dans les colonnes de mon journal…

- Ces projets « fanfaroniques » comme le dit ma voisine la Martine. Il est vrai que ça en fait couler de l’encre, de la salive et vendre du papier, ce qui doit vous ravir Monsieur le Journalis’ ? Toutes ces nouvelles dont notre Maire et son équipe, vous abreuvent lors de conférences de presse. Un Tsunami de scoops et de bonnes révélations à n’en plus finir que même Georges Eugène Haussmann, doit s’en retourner dans sa tombe, lui qui, à l’époque du second empire, a redessiné Paris, tout cassé, tout chamboulé pour en faire la digne capitale que nous connaissons aujourd’hui avec ses vastes avenues, ses larges artères, ses boulevards, ses Champs Elysées…A Libourne, on serait pas loin pour lui faire la pige à ce brave homme…

- En effet Madame Lisette, si tous ces projets aboutissent, ce ne sera plus un ré-enchantement dont il sera question, mais une vraie mutation, une métamorphose, de la magie pure !

- Comme dit l’autre, c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses. Même si quelques projets tombent à l’eau et que pour d’autres, comme l’arlésienne on en parle beaucoup sans jamais les voir, il faut être sacrément visionnaire pour s’imaginer Libourne dans ne serait-ce que cinq ans ! Une promenade allant de Condat aux Dagueys avec de larges espaces piétonniers quai d’Amade, quai Souchet, de l’Isle. Des guinguettes ou il fera bon guincher le dimanche en prenant un petit apéro sous les platanes en regardant passer le tram qui, peut-être reliera Libourne à sa grande sœur Bordeaux. Là je rêve un peu mais, au point où nous en sommes, rêvons les Amis, rêvons… Plus de voitures, des vélos, des vé-Lib’, des skate-boards, patinettes…. De nouveaux quartiers, une ville verte, ouverte sur le confluent. Des bateaux multicolores appontés sur les deux rives de notre belle Dordogne, des pédalos, des planches à voile et, débarquant de leurs paquebots, des milliers de touristes, des chinois, et même des asiatiques, des américains, des étrangers pas d’ici, des conquistadors des….

- Oh ! Vous exagérez un peu, Lisette !!!

- Mais non. Faisons dans le grandiose, ne mégotons pas. Des hôtels quatre étoiles, cinq, six en plus des piscines, des spas, n’est-ce pas, des restaurants gastronomiques avec des chefs aussi étoilés que des généraux de corps d’armée de République bananières, des maréchaux d’Empire. Des brasseries, un centre ville rénové, tout neuf, avec plein de nouvelles enseignes, des commerçants tout neufs, des boutiques de luxe toutes neuves…Le seul problème est de savoir ce que l’on va en faire ?

- En faire de quoi Madame Lisette ?

- Ben des anciens…Des anciens de commerçants ! Les tout vieux.