- Bien le bonjour chère Lisette, je suis très heureux de vous croiser sur notre si agréable marché de Libourne car j’ai besoin de vous interviewer et d’avoir votre avis.
- Bonjour Monsieur le Journalis’ et en quoi mon avis vous intéresse-t-il ? Figurez-vous, jeune homme que je n’ai point besoin d’être sondée, auditionnée ou «interviouvée» pour le donner, mon avis !
- Je le sais bien mais je crois savoir qu’en fidèle cliente de notre beau marché, ce dimanche, vous étiez certainement présente vers les onze heures pour assister à la prestation de Florian Sempey, baryton internationalement connu et originaire de notre bonne cité ? Suite page 11
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- Oh que oui ! Monsieur le Gratte-papiers et croyez-moi, je n’en ai pas manqué une seule note. Je me suis délecté, c’était un ravissement et, pour l’occasion, notre place du marché est devenue « la Belle sur Chant, enchantée par le Bel Canto !» . Un moment exceptionnel de poésie que le maestro, tel un rossignol perché sur la loggia de l’hôtel de ville, a su nous offrir. Florian Sempey, chanteur lyrique, de passage à Libourne, sa ville natale comme vous l’avez si bien souligné, a répondu présent à l’invitation de notre maire pour l’espace d’une petite heure, venir se produire depuis ce balcon exigu. Habitué aux grandes scènes des opéras du monde entier, c’est en toute modestie qu’il nous émerveilla depuis cet étroit espace.
Un ravissement vous dis-je qui mêla Rossini attendrissant encore plus les tournedos de nos bouchers, la fraicheur d’une truite de Schubert pour nos poissonniers, Faust, Méphisto et son veau d’or toujours debout, un menu d’opéra-bouffe aux étals de nos traiteurs et bien entendu sans canard ni fausses notes.
Un tutti frutti des plus grandes compositions d’opéras en hommage à notre marché pour que nous puissions nous régaler de musique en harmonie avec la symphonie des bons produits frais et des quatre saisons…
- Vous n’en rajoutez pas un peu, Chère Lisette. Que de comparaisons culinaires ! Il est vrai que l’art nourrit bien l’esprit.
- Et notre marché, le reste. A la revoyure Monsieur le Journalis’.
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